Eglise N-D Assomption

Une église contemporaine à Bouge Moulin-à-Vent, Place des Tilleuls.


L’église de Moulin-à-Vent de Bouge a été construite et inaugurée en 1968 dans l’esprit du renouveau induit lors du concile de Vatican II, qui a mis l’accent sur le rassemblement de la communauté célébrant sa foi dans la liturgie eucharistique ; c’est ainsi que tous les éléments de l’édifice ont visé à transformer  les croyants de «  spectateurs »  en « participants » ; la réalisation de l’ensemble est due aux architectes Albert Mairy et Jean Thibaut.
Le campanile, situé en dehors de l’édifice, est le signe visible de la convocation des croyants à se rassembler en église ; « ce sont les pierres vivantes du peuple de Dieu qui forment communauté et se réunissent en ce lieu » ; les pierres visibles sont images de solidité et cohésion de ce peuple.

 En pénétrant dans l’église, on est frappé par l’ouverture et la large perspective du lieu, la disposition en amphithéâtre, la chaleur du bois des bancs et leur sobriété.

Le regard se porte, ensuite, vers le lieu central, l’autel où le Pain est partagé, l’ambon où la Parole de Dieu est proclamée ; les lieux éveillent le désir de rencontre et de prière commune ; tous se sentiront proches de l’autel mais aussi, des autres participants.
La table massive en pierre de l’autel évoque à la fois, l’alliance ancienne (les sacrifices révolus aujourd’hui), et l’alliance nouvelle (le repas partagé où Jésus ressuscité se donne en nourriture).

Décentré vers la gauche du grand mur blanc, l’espace du tabernacle avec son vitrail très coloré, illuminé quand le soleil lui donne tout son éclat ; Jésus est présent dans l’église, comme il est présent à son peuple.
Au-dessus de l’autel, le Christ “en gloire” évoque le cœur de la foi, la mort et la résurrection de Jésus, ce qu’a très bien rendu l’artiste Jean Williame (1).

Plus loin à droite, se détachant sur le mur du fond, on découvre la statue de Notre-Dame de l’Assomption. Créée en 1929, la paroisse s’est placée sous la protection de Marie ; la représentation artistique, qu’en a fait Elisabeth Barmarin (2), correspond au style de l’église ; elle a taillé une statue qui évoque le mystère : Marie est toute tendue vers le ciel dans son Assomption, là où elle est définitivement unie à son Fils et où elle entraîne ses enfants.

L’orgue de facture récente est du à l’ingéniosité première de l’abbé Mathot, maître de chorale, auquel a succédé Monsieur Marchand qui a terminé l’ouvrage ; aussi, n’était-il pas rare de voir ce dernier au clavier, ravi d’apprécier le timbre harmonieux de l’instrument, mis en valeur par l’excellente acoustique procurée par le plafond de bois particulièrement étudié.


La chorale en reçoit un support apprécié pour susciter les fidèles à chanter et à participer collectivement à la louange de Dieu.


Couleur et lumière : Vous avez pu noter que la grande majorité des vitres ne sont pas teintées, mais les architectes ont décidé de mettre sur les murs qui font face à l’autel, la couleur que l’on ne mettait pas dans les vitraux, les grandes baies apportant la lumière retenue qui conduit au recueillement.

Au fil du temps, quelques généreux donateurs ont offert le vitrail des apôtres Pierre et Paul et le vitrail de Marie qui agrémentent très joliment les deux porches d’entrée.(Louis-Marie Londot.(3)

La chapelle de semaine permet de rassembler de petits groupes pour la célébration ; il est aussi aménagé pour permettre des réunions diverses et la catéchèse ; les enfants y sont accueillis le dimanche pour une liturgie de la parole qui leur est adaptée.

Au cours des 20 siècles de son existence, la communauté chrétienne s’est donné des lieux qui lui permettaient de se rassembler ; les artistes de toutes les époques ont utilisé les moyens de leur temps pour dire la foi de toujours.     
                          
Aux temps où peu de gens avaient accès à l’écrit, ils eurent l’idée géniale d’écrire la Parole dans les images des peintures et des sculptures ou vitraux ; tous ces trésors, que les journées des églises ouvertes nous font découvrir ou redécouvrir, disent la vie d’un peuple qui se rassemble pour proclamer sa foi.

A la fin du 20° siècle, notre communauté paroissiale en construisant sa nouvelle église a été invitée à renouveler et revivifier sa foi. Elle est heureuse de te la partager à toi visiteur de ce jour.


Si tu as un peu de temps, prends la peine de t’asseoir quelques instants et laisse   naître en ton coeur l’image d’un peuple qui se rassemble pour répondre à l’invitation de son Dieu.


Regarde les pierres et reconnais en chacune d’elle le frère, la soeur qui construit la seule véritable demeure de Dieu parmi les hommes.                                     

(Texte original : L. Billat)

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(1) Jean Willame, né à Romerée le 16 mars 1932 et mort le 4 octobre 20141, est un sculpteur belge.
Formé à l'École de Métiers d'Art de l'abbaye de Maredsous, Jean Willame collabore fréquemment avec des architectes (Roger Bastin, Simon Brigode, Jean Cosse, Guy Van Oost) dans le cadre d'intégration de la sculpture à des bâtiments publics ou des édifices religieux. À partir de 1976, il enseigne à l'académie des beaux-arts de Namur.
1965 : Géomancie, au Musée en plein air du Sart-Tilman, université de Liège.
1967 : Pierre dressée, au Musée en plein air du Sart-Tilman, université de Liège.
           Hibou, à l'université de Liège.
1975 : Christ en croix, pour l'église du Moulin-à-Vent, à Bouge (Namur).
1977 : Pierre dressée, au Musée en plein air du Sart-Tilman, université de Liège.
1978 : Fontaine non-figurative, sur la place Galilée, à Louvain-la-Neuve.
1981 : Fontaine aux masques, rue Cardinal Mercier, à Louvain-la-Neuve.

(2) Elisabeth Barmarin née à Lodelinsart est décédée le 11 février 2010. Elle était sculpteur, elle fut Prix de Rome et directrice aux écoles Saint-Luc de Bruxelles.
Plusieurs de ses œuvres ornent l’espace public : sa statue du roi Baudouin se trouve place de l’Observatoire à Uccle (1996), son bas-relief du Roi Baudoin (1998) se trouve dans la station du même nom à Laeken. Mère et enfant, oiseaux, ce sont des thèmes qu’on retrouve régulièrement dans ses œuvres en argile, cire, bronze et pierre. Elle avait aussi créé des boîtes-miroirs qui montraient son côté rêveur et ludique.

(3) Louis-Marie Londot, né le 11 mars 1924 à Namur et décédé le 15 décembre 2010 à Bioul (Belgique), est un artiste-peintre. Maître de l’art sacré polychromique, il est influencé par l’Art Pop’ et s’est fait remarquer comme vitrailliste de plusieurs églises de Wallonie.
Londot se fait d’abord connaitre dans l’art sacré par la redécoration polychromique réussie (1956) de l’église Saint-Pierre de Beho, endommagée par un incendie en 1954. Puis ce seront les vitraux du chœur de l’église de Waha (1958) et ceux de l’église Saint-Aubin de Lavacherie (1960).
L’exposition ‘Pop Art’ du palais des beaux-arts, en 1965 à Bruxelles est un tournant dans sa carrière. Il évolue vers l’art abstrait – avec ‘sujets simples et même parfois anecdotiques’ a-t-il dit - mais un art toujours dominé par les couleurs et la richesse artistique de leur contraste. La ‘Maison de la culture’ de Namur lui consacre une exposition en 1978.
De nombreuses églises, particulièrement du diocèse de Namur, l’ont choisi comme artiste pour leurs vitraux, chemins de croix, et autres mobiliers religieux. Ses contributions sont chaque fois marquées de modernité et couleurs.

Bouge et son histoire

Bouge est divisé en deux : en venant de Namur par la chaussée de Louvain, à gauche Bouge Moulin-à-Vent et le « Vieux Bouge », à droite. L’église du « Vieux Bouge » église Sainte Marguerite fut bâtie en 1870 sur l’emplacement d’une chapelle de Sainte Marguerite d’Antioche qui a aussi remplacé une plus ancienne.

Dans la partie du Moulin-à-Vent, il y avait une chapelle en bordure de la chaussée de Louvain, elle dépendait autrefois de la paroisse namuroise de Saint-Joseph. En 1839, elle fut réunie à la paroisse Sainte-Marguerite et devint paroisse à son tour en 1929.

Plus tard la petite Chapelle du Moulin-à-Vent a été remplacée par l’église du « Moulin-à-Vent » à la place des Tilleuls au n° 1.

A côté de la porte d'entrée, il y a une inscription sur une pierre :

L'an de grâce 1967, le 16 avril à la gloire de Notre-Dame, le Chanoine Tasiaux doyen de Namur a béni cette pierre.

 

Ferme de Ponty

 Plus haut à gauche de la chaussée de Louvain, on aperçoit la ferme du 18e siècle Pontiche (Ferme du Pont). Le propriétaire Ponty ou Pontiche avait deux fils. Un jour, ils se sont battus en duel. Le premier fut tué sur place et l’autre mourut plus tard des suites de ses blessures.

Ponty n’ayant plus d’héritier fit don de sa ferme à la léproserie. A cet endroit, il n’y a que des terrains de culture. A cette époque, un petit tram passait par la rue des Mines devenue rue Hébar, traversait la chaussée de Louvain et passait près de la ferme Ponty où il y avait un petit étang en contrebas (récupération d’eau de pluie) qui abreuvait les vaches.

La ligne de tram passait ensuite par l’Arquet, puis la rue de la Chapelle qui est devenue rue Joseph Wanet. En bas de cette rue , il y avait un petit sentier, le tram passait sur le pont et allait à la rue d’Arquet où il y avait le marché des bestiaux et s’arrêtait derrière la gare au boulevard du Nord. L’administration des chemins de fer a fait procéder à l’adjudication des travaux nécessaires au voûtement du ruisseau « l’Arquet », entre la passerelle d’Herbatte et la verrerie de ce nom. C’est dans ce chemin, bordé de carrières, que fut tracée la ligne vicinale Namur-Forville.

 

Dans la rue de Coquelet, il y avait un Couvent des Sœurs Rédemptoristes qui dominait la vallée de Namur.

« La Poteresse »

Dans les campagnes entre les « deux Bouge », se trouve un petit étang appelé « La Poteresse ». La terre étant argileuse, il y avait une briqueterie pas loin de là. A l’heure actuelle, on y voit encore les ruines

Paorche de l'entrée principale
Vitrail de Jean-Marie Londot